La mondialisation devrait sceller la prédominance de l’anglais et du mandarin. Pourtant, l’influence d’autres langues – dont le français – demeure. Si le nombre global de langues tend à diminuer, le multilinguisme monte en puissance. Et une nouvelle ligne de partage se dessine entre espaces polyglottes et territoires mono-linguistiques. « Si un extra-terrestre débarquait sur terre, quelle langue lui permettrait d’entrer pleinement en relation avec le genre humain ? ». Ce petit détour par l’absurde est au principe de l’étude en forme de classement1 qu’a menée pendant six mois l’économiste montréalais d’origine cantonaise Kai L. Chan sur l’influence des langues dans le monde. De prime abord, la réponse semble aller de soi. Le martien en villégiature terrestre n’aurait aucune chance de communiquer sans le secours de l’anglais. Dans tous les principaux domaines de référence qui ont servi à cette évaluation (géographie, économie, communication, savoir et média, diplomatie), la langue de Shakespeare conserve son indéfectible premier rang. « Le monde converge vers un équilibre où l’anglais tient le rôle de lingua franca », rappelle Kai L. Chan. « On le voit, par exemple, dans les transports en commun japonais où les annonces et la signalisation se font aussi en anglais. Et de nombreux pays suivent le mouvement…